Ce guide a été préparé par l'International Volcanic Health Hazard Network (IVHHN) pour expliquer les effets néfastes potentiels sur la santé des émissions de gaz et d'aérosols volcaniques et géothermiques. Il fournit des informations générales sur la manière de vous protéger, vous et votre famille. Ces informations sont basées sur une série de preuves fournies par des universitaires et des organismes de santé et de réglementation. Contactez votre agence locale de santé publique ou de gestion des urgences pour obtenir des informations adaptées à votre situation géographique.
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Contenu
1. Que sont les gaz volcaniques et géothermiques ?
2. Qu'est-ce qu'un aérosol volcanique ?
3. Qu'est-ce que la pluie acide ?
4. Transport et dépôt de la pollution volcanique
5. Quels sont les effets des gaz et des aérosols volcaniques sur la santé ?
6. Se protéger contre les émissions volcaniques et géothermiques
7. Autres effets des émissions volcaniques
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Que sont les gaz volcaniques et geothermiques?
Certaines éruptions volcaniques sont explosives, c'est-à-dire qu'elles provoquent l'éruption d'un mélange de gaz et de fragments de roche de différentes tailles (y compris des cendres et des ponces) qui présentent divers dangers. Les volcans moins explosifs peuvent discrètement émettre des gaz et des coulées de lave. Les gaz volcaniques peuvent également être libérés entre les éruptions, ou pendant des mois ou des années après la fin d'une éruption, bien que la libération de gaz soit généralement plus faible dans ces situations. Les émissions volcaniques peuvent entraîner une pollution de l'air qui peut être dangereuse pour les personnes, les animaux, l'agriculture et les biens.
Les volcans et les zones géothermiques émettent toute une série de polluants atmosphériques, notamment des gaz et des particules fines. Le gaz volcanique de loin le plus abondant est la vapeur d'eau, qui est inoffensive. Cependant, des quantités importantes de dioxyde de carbone (CO2), de dioxyde de soufre (SO2), de sulfure d'hydrogène (H2S) et des quantités moindres d'halogénures d'hydrogène (chlorure d'hydrogène [HCl] et fluorure d'hydrogène [HF]) et de monoxyde de carbone (CO) peuvent également être émises par les volcans. Dans les zones géothermiques, les eaux souterraines chauffées par le magma proche de la surface peuvent créer des sources chaudes à longue durée de vie et des fumerolles, qui libèrent de la vapeur pouvant également contenir des gaz volcaniques, en particulier du CO2 et du H2S. Des métaux comme le plomb et le mercure peuvent également être présents dans les émissions volcaniques et géothermiques.
Lorsque la lave en fusion se déverse dans l'océan, elle réagit vigoureusement avec l'eau de mer pour créer de grands panaches de vapeur acide contenant du HCl et du HF ainsi que des particules de verre volcanique. Dans certaines régions du monde (par exemple, à Hawaï), ces panaches sont appelés « laze » (combinaison des mots « lava » et « haze », en français lave et brume).
Certains volcans et zones géothermiques émettent du radon, un gaz radioactif produit par la désintégration de l'uranium des profondeurs de la Terre. Dans les zones volcaniques, le radon est émis par le sol en même temps que le CO2. À l'extérieur, le radon et le CO2 sont rapidement dilués dans l'atmosphère et ne sont plus préoccupants. Cependant, dans les espaces confinés tels que les bâtiments, le radon et le CO2 peuvent s'accumuler à des niveaux nocifs
Les gaz volcaniques sont tous incolores (invisibles), mais présentent des odeurs différentes :
- SO2 - allumettes ou feux d'artifice
- H2S - odeur d'oeuf pourri
- HF et HCl - forts, irritants, âcres
- CO2 et radon - inodores
Lorsque le gaz SO2 est libéré par un volcan, il réagit dans l'atmosphère pour former de minuscules particules solides et des gouttelettes liquides en suspension dans l'air, appelées aérosols de sulfate. Les sulfates volcaniques sont acides et créent une brume visible sous le vent d'un volcan en cours de dégazage. Aux États-Unis, cette pollution est connue sous le nom de « vog » (brouillard volcanique). Les zones situées loin en aval (plus de 100 kilomètres ou 60 miles) sont principalement touchées par les aérosols, cependant, les zones plus proches des évents peuvent être exposées à la fois au gaz SO2 et aux aérosols.
La quantité d'aérosols de sulfate dans l'air peut être mesurée à l'aide d’appareils de surveillance de la pollution qui mesurent de très petites particules telles que les PM2,5 ou les PM10 (particules de diamètre inférieur à 2,5 ou 10 micromètres). À titre de comparaison, un cheveu humain est environ 30 fois plus large que les PM2,5. Ces petites particules peuvent être inhalées profondément dans les poumons. Les autres sources de PM2,5 sont les gaz d'échappement des véhicules et la fumée des feux de forêt. Les particules de cendres volcaniques ont tendance à être plus grosses, seules certaines d'entre elles appartenant à la catégorie des PM2,5 ou des PM10.
Dans les régions où un panache de gaz volcaniques et d'aérosols est présent, il est probable qu'il y ait des pluies acides, c'est-à-dire des pluies qui sont acidifiées par le SO2 et d'autres gaz acides. Dans les zones proches d'un évent, la pluie pourrait avoir une acidité semblable à celle d'un citron fraîchement pressé (pH de 2). Les pluies acides peuvent irriter la peau et les yeux et provoquer une sensation de picotement. Elles peuvent également endommager les plantes et accélérer la rouille des surfaces métalliques des bâtiments, des véhicules, des équipements agricoles et des infrastructures de services publics. Les pluies acides peuvent également avoir un impact sur la qualité des eaux de surface et peuvent tuer les poissons dans les étangs en plein air.
Pendant les éruptions, les panaches d'émissions volcaniques peuvent se déplacer sur des centaines ou des milliers de kilomètres dans la direction du vent, créant une pollution atmosphérique localement et à distance. En tout lieu, les concentrations de gaz et d'aérosols un jour donné sont principalement dues à la quantité rejetée par le volcan, à la distance qui les sépare des évents dont ils proviennent, ainsi qu'à la direction et à la vitesse du vent.
Dans les zones volcaniques et géothermiques, les gaz peuvent être rejetés directement du sol, sur une large zone. Certains gaz, tels que le CO2, le H2S et le radon, sont plus denses que l'air et peuvent s'accumuler dans des zones sans vent, confinées ou de faible altitude, créant ainsi un grave danger (par exemple, les sous-sols, les trous d'excavation, les tubes de lave ou de neige et les grottes, ou les bâtiments mal ventilés). Les personnes qui travaillent au ras du sol, les enfants du fait de leur taille et les personnes qui utilisent les sources d'eau chaude sont particulièrement vulnérables. À de très rares occasions, des lacs de cratère ont connu des éruptions limniques, libérant de leurs profondeurs de grandes quantités de CO2 dense qui peuvent s'écouler vers le bas de la pente, déplaçant l'air et étouffant les personnes et les animaux sur leur passage.
Les gaz HF et HCl sont rapidement dilués dans l'air, se dissolvent facilement dans l'eau et peuvent affecter les réserves d'eau à proximité de l'éruption. Si des cendres sont également émises, le fluorure et d'autres contaminants peuvent alors adhérer à la surface des particules de cendres et se déplacer beaucoup plus loin dans la direction du vent.
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Quels sont les effets des gaz et des aerosols volcaniques sur la sante?
Les personnes sont exposées aux gaz et aux aérosols volcaniques par la respiration ou par le contact avec la peau et les yeux. Les effets néfastes sur la santé peuvent varier de légers à graves, avec occasionnellement des expositions se révélant mortelles. Les effets sur la santé dépendent du type et de la concentration du gaz dans l'air, de la durée d'exposition et de la sensibilité de la personne. Notre nez et nos voies respiratoires peuvent filtrer, dissoudre et/ou neutraliser certains gaz et aérosols, réduisant ainsi la quantité qui atteint les poumons. Cependant, les gaz sulfureux, le HF, le HCl et les aérosols volcaniques sont acides et peuvent irriter les surfaces humides de nos voies respiratoires et de nos poumons. Le CO2 et le H2S peuvent provoquer l'asphyxie.
Les personnes doivent être conscientes des effets potentiels sur la santé lorsqu'elles visitent un environnement volcanique ou géothermique. Dans certaines régions, il est déconseillé de voyager seul au cas où une assistance immédiate serait nécessaire. Si un membre de votre groupe tombe malade ou s'effondre, vous devez tous quitter immédiatement la région. Emmenez la personne concernée à l'air frais et contactez les services de secours d'urgence, si nécessaire.
Effets temporaires de la pollution atmosphérique d'origine volcanique sur la santé
Symptôme physique |
SO2 |
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HF/HCl |
PM* |
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Irritation du nez, de la gorge, des yeux ou de la peau |
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Toux et/ou mucosités |
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L'essoufflement |
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Maux de tête |
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Aggravation de l'asthme (respiration sifflante) |
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Fatigue et/ou vertiges |
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Respiration rapide |
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Nausées |
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Effets cardiovasculaires (à des concentrations élevées) |
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*PM – Les particules comprennent des aérosols de sulfate volcanique.
Les preuves de certains effets proviennent principalement d'études sur la pollution urbaine.
Informations spécifiques
SO2 La sensibilité des individus varie. Cependant, les personnes asthmatiques sont particulièrement sensibles au SO2 et une exposition peut aggraver leurs symptômes. Les asthmatiques doivent suivre leur plan d'action contre l'asthme, s'ils en ont un, et emporter avec eux dans les zones volcaniques des médicaments qui soulagent leurs symptômes. L’ensemble de la population doit éviter toute exposition au SO2 au-delà des niveaux de qualité de l'air recommandés (qui sont propres à chaque pays). Une exposition à des concentrations élevées (plus de 40 parties par million ou ppm) peut provoquer des nausées, des vomissements, des douleurs à l'estomac et des lésions des voies respiratoires et des poumons. À des concentrations très élevées (plus de 100 ppm), le SO2 peut provoquer une perte de conscience rapide, un œdème pulmonaire et la mort. Une exposition à un mélange de SO2 et de particules respirables peut augmenter les effets négatifs sur la santé. Les effets à long terme sur la santé d'une exposition persistante à de faibles concentrations de SO2 d'origine volcanique sont encore en cours d'évaluation.
H2S Une exposition à des concentrations élevées (plus de 100 ppm) de H2S, ou à de longues périodes en faibles concentrations, peut entraîner une fatigue de l'odorat. Ainsi, la capacité à sentir l’odeur d 'H2S comme un signe d'avertissement peut être trompeuse, car parfois l'odeur d' « œuf pourri » ne peut pas être détectée. Des expositions répétées peuvent entraîner des effets sur la santé à des concentrations qui étaient auparavant tolérées sans effet néfaste. L'Occupational Safety and Health Administration (OSHA) des États-Unis fixe une limite d'exposition maximale de 20 ppm pour les travailleurs, mais note qu'une concentration aussi faible que 2 à 5 ppm peut provoquer une irritation des yeux, des maux de tête, des nausées ou des problèmes respiratoires chez certains asthmatiques. Lorsque les concentrations augmentent, les symptômes peuvent comprendre la fatigue, la perte d'appétit, les étourdissements ou l'irritation des voies respiratoires. Des expositions très élevées (plus de 500 ppm) peuvent provoquer une perte de conscience rapide ou la mort en quelques minutes.
CO2 Bien que le CO2 soit présent dans notre atmosphère à environ 400 ppm (0,04 %), une exposition à 50 000 ppm (5 %) peut provoquer une respiration laborieuse, des maux de tête, de la transpiration et une augmentation du rythme cardiaque. Lorsque les concentrations augmentent, des étourdissements, une faiblesse musculaire, une confusion mentale, une somnolence, des bourdonnements d'oreilles et des vomissements peuvent survenir. À des concentrations très élevées (plus de 100 000 ppm ; 10 %), le CO2 peut provoquer une perte de conscience rapide, l'asphyxie et la mort.
HCl et HF Ces deux gaz sont généralement des composants mineurs d'un panache volcanique, mais peuvent provoquer une irritation aiguë de la peau, des yeux, du nez, de la gorge et des poumons. Il convient de prendre des précautions particulières si vous vous trouvez à proximité d'une zone où la lave pénètre dans l'océan (section 1). De très fortes concentrations de HCl (50-100 ppm) peuvent provoquer un gonflement des voies respiratoires et un œdème pulmonaire (accumulation de liquide et gonflement des poumons) pouvant entraîner la mort. Les concentrations de HF supérieures à 50 ppm sont dangereuses même pour des expositions brèves.
Aérosol de sulfate Dans les populations urbaines, des études ont montré que les expositions à court et à long terme aux PM2,5 ou aux PM10 peuvent toutes deux provoquer des maladies respiratoires et cardiovasculaires, ainsi qu'un décès prématuré. On ne sait pas encore si les effets sur la santé d’une exposition aux aérosols de sulfate sont les mêmes que ceux d’une exposition aux PM en milieu urbain.
Radon Une exposition de courte durée au radon est sans symptôme. Une exposition à long terme à des concentrations élevées de radon (par exemple, l'exposition à l'intérieur des bâtiments) est une cause de cancer du poumon.
Les effets ci-dessus des gaz à différentes concentrations dans l'air proviennent de la U.S. Agency for Toxic Substances and Disease Registry (ATSDR). Voir également https://www.ivhhn.org/information/information-different-volcanic-gases
Groupes sensibles
La sensibilité à la pollution atmosphérique varie d'une personne à l'autre, et certains groupes peuvent être plus susceptibles de ressentir des effets néfastes. Les groupes sensibles comprennent :
- Les personnes souffrant d’asthme, de problèmes pulmonaires ou cardiaques
- Les personnes âgées
- Les nourrissons et les enfants
- Les femmes enceintes
Une exposition aux gaz volcaniques et géothermiques peut aggraver les symptômes des personnes ayant des problèmes de santé préexistants. Les personnes âgées peuvent également être sensibles à ces effets en raison de la détérioration de leur santé pulmonaire et cardiaque. Les enfants sont plus sensibles que les adultes parce qu'ils respirent plus vite, sont plus actifs et ont des poumons plus grands que les adultes, proportionnellement à leur taille. Leur nez est moins efficace pour filtrer les gaz et les particules et ils respirent fréquemment par la bouche, contournant ainsi l'effet filtrant du nez. Les groupes sensibles doivent être particulièrement prudents et suivre les mesures recommandées en milieu volcanique (voir section suivante).
Soyez prêt
- Comprenez le danger :
- Familiarisez-vous avec les sites web qui surveillent la qualité de l'air (par exemple le SO2, le PM, etc.) et les prévisions météorologiques pour la région. Des changements dans la configuration des vents pourraient entraîner des émissions dans votre région.
- Tenez-vous informés des conditions volcaniques dans votre région et prenez connaissance des concentrations de gaz et d'aérosols volcaniques. Les éruptions et les émissions de gaz peuvent changer soudainement, alors restez vigilant.
- Chaque milieu volcanique est différent et les risques spécifiques liés aux gaz varient.
- Suivez les directives générales de préparation aux catastrophes :
- Tenez-vous au courant des informations relatives à la protection civile et sanitaire propres à votre lieu de résidence.
- Gardez une trousse d'urgence à votre domicile (nourriture, eau, médicaments essentiels, etc.) au cas où vous devriez quitter la zone ou l'abri que vous occupiez.
- Ayez un plan d'évacuation, prévoyez d’emporter tous les articles essentiels et soyez prêts à évacuer rapidement votre famille et vos animaux domestiques.
- Établissez un plan familial sur la façon de communiquer avec chaque membre de la famille et de rendre compte de la situation de chacun.
- Gardez vos médicaments à proximité. Si vous souffrez d'asthme ou d'autres problèmes pulmonaires ou cardiaques, gardez vos médicaments habituels à portée de main et utilisez-les comme prescrit. Si vous n'avez pas de médicaments, mais que vous pensez en avoir besoin, appelez votre médecin.
Protégez-vous
- Prenez soin de vous :
- Ne fumez pas et évitez le tabagisme passif.
- Restez hydraté. Buvez beaucoup de liquide pour décongestionner. Les liquides chauds ou tièdes peuvent aider certaines personnes.
- Gérez la congestion ou l'irritation. Les vaporisateurs nasaux ou les gouttes pour les yeux en vente libre peuvent aider à réduire les symptômes chez certaines personnes.
- Les personnes ayant un problème de santé préexistant doivent surveiller attentivement leur état de santé et contacter leur médecin si nécessaire.
- Si vous ressentez des douleurs thoraciques, des étourdissements et des faiblesses, des difficultés respiratoires ou d'autres symptômes inhabituels, vous devez contacter un professionnel de la santé.
- Réduisez votre exposition :
- Dans un environnement volcanique ou géothermique actif, éloignez-vous du vent et de l'odeur des gaz, si vous vous trouvez dans des concentrations inconfortables.
- Limitez les activités pénibles en cas de mauvaise qualité de l'air. Le travail en plein air, l'exercice et l'effort physique augmentent vos chances d'être affecté par les gaz et les aérosols. Essayez de respirer par le nez et de réduire la respiration par la bouche lorsque vous êtes à l'extérieur.
- Restez à l'intérieur lorsque la qualité de l'air extérieur est mauvaise. Fermez toutes les portes et les fenêtres, et calfeutrez les grandes ouvertures vers l'extérieur (par exemple, à l'aide de ruban adhésif ou de bâche plastique). Faites attention à la surchauffe due au calfeutrage de votre maison. Même si votre maison n'est pas bien calfeutrée, elle peut offrir une certaine protection. Si possible, envisagez de vous rendre dans des espaces intérieurs qui présentent une meilleure étanchéité et/ou disposent d'une climatisation (par exemple, les bâtiments commerciaux ou les entreprises).
- Essayez d'éliminer les sources de polluants intérieurs (par exemple, le tabagisme, les bougies/encens, les cuisinières et les poêles non ventilés, ou d'autres appareils qui produisent de la fumée ou du monoxyde de carbone).
- Réduisez la pollution intérieure avec un purificateur d'air. Si possible, fermez les portes et les fenêtres et utilisez un purificateur d'air pour réduire les niveaux de gaz et d'aérosols qui sont entrés. Pour réduire la quantité de particules, vous avez besoin d'un filtre à particules (filtre "HEPA") et, pour réduire la quantité de SO2, vous avez besoin d'un filtre à gaz acides pour le purificateur d'air. Les climatiseurs (si l’entrée d’air extérieur est fermée et s’ils sont réglés pour recycler l’air intérieur) et les déshumidificateurs peuvent également contribuer à améliorer la qualité de l'air intérieur.
- Rafraîchissez l'air de votre maison ou de votre bâtiment lorsque le niveau de pollution a baissé en ouvrant les portes et les fenêtres.
- Quittez la zone si nécessaire. Si la qualité de l'air à l'intérieur est mauvaise, envisagez de vous installer temporairement dans une zone moins touchée.
- Limitez les émissions volcaniques à l'intérieur de votre véhicule. Fermez temporairement vos fenêtres et vos grilles d'aération et arrêtez votre ventilateur et votre climatiseur lorsque vous conduisez dans des zones fortement touchées. Faites attention à éviter une surchauffe en raison de la fermeture de votre véhicule.
- Les masques faciaux conçus pour filtrer les particules ne sont pas efficaces pour les gaz mais sont utiles pour les aérosols et les cendres. Voir www.ivhhn.org/ash-protection pour plus de détails. Il existe des masques commerciaux spécifiques pour filtrer les gaz, mais ils ne sont pas recommandés pour le grand public. En effet, pour utiliser les masques à gaz en toute sécurité, il faut choisir correctement le masque et/ou la cartouche filtrante, effectuer des tests d'ajustement et suivre une formation sur son utilisation, entretien et stockage corrects.
- Surveillez les enfants pour détecter tout changement dans leur état de santé. Les adultes doivent s'assurer que l'exposition des enfants est réduite en limitant l'effort, en restant à l'intérieur ou en quittant la zone.
- Si une maison ou un bâtiment se trouve dans une zone géothermique, une bonne ventilation est importante pour réduire les concentrations intérieures potentielles de radon et de CO2. Dans les zones où du radon est détecté, il peut être conseillé de mesurer les concentrations intérieures.
Contamination des réserves d'eau
- Les pluies acides : Les pluies acides peuvent dissoudre les métaux nocifs tels que le plomb, provenant des toits métalliques et des systèmes de plomberie, dans les captages d’eau potable. Si vous possédez des clous, des solins, de la peinture ou d'autres matériaux contenant du plomb, il faut les retirer du système de captage de votre toit. Si possible, les tuyaux de descente doivent être déconnectés des réservoirs avant les pluies acides ou les chutes de cendres et reconnectés après.
- Impacts sur la santé humaine : Des problèmes gastro-intestinaux (nausées, vomissements, douleurs à l'estomac et/ou diarrhées) ont été signalés par des personnes buvant de l'eau contaminée par des émissions volcaniques, probablement en raison de métaux dissous. Les émissions volcaniques peuvent également augmenter les concentrations de fluorure dans l'eau potable recueillie sur les toits qui, lorsqu'elle est consommée régulièrement, peut contribuer à la fluorose. Cette condition peut endommager les dents en développement et, potentiellement, les os. Dans certaines situations où l'eau est rare, l'eau recueillie sur les toits peut encore être la meilleure source d'eau domestique.
- Actions visant à minimiser les risques pour la santé humaine : Si votre approvisionnement régulier en eau potable a été perturbé, utilisez de l'eau en bouteille, bouillie, filtrée ou désinfectée chimiquement. L'eau potable recueillie sur les toits doit toujours être traitée pour réduire ou éliminer les microbes. Dans les zones à haut risque, si possible, l'eau potable devrait être testée par un laboratoire accrédité pour les contaminants chimiques, y compris le fluorure. Ceci est particulièrement important pour les enfants de moins de 8 ans. Laissez couler l'eau du robinet avant de l'utiliser, car l'eau qui reste dans les tuyaux pendant de longues périodes (comme la nuit) peut contenir des niveaux plus élevés de métaux dissous.
Santé des animaux domestiques, du bétail et des plantes
- Les émissions acides : Les gaz acides, les aérosols et les pluies acides peuvent affecter le bétail, les cultures, les fleurs et le feuillage. Les plantes peuvent présenter des dommages dans les quelques heures suivant l'exposition, bien que certaines plantes soient plus sensibles que d'autres. Les cultures de plein champ sont les plus vulnérables, mais les cultures sous abri peuvent tout de même être exposées aux gaz. Le rinçage des plantes à l'eau douce, immédiatement après l'exposition, peut aider à minimiser les dommages chimiques.
- Impacts sur la santé animale : Les animaux en pâture peuvent subir des effets sur la santé entraînés par une exposition à un excès de fluorure et de soufre par la respiration ou l'ingestion d'eau et d'aliments contaminés. L'ingestion excessive de fluorure au fil du temps peut entraîner une fluorose dentaire ou squelettique. Une consommation de fluor à court terme, très élevée, peut entraîner un empoisonnement aigu au fluor, qui peut être mortel. L'ingestion excessive de soufre en concentrations élevées dans les aliments, l'eau ou l'environnement peut entraîner des troubles neurologiques ou des déséquilibres minéraux. L'inhalation de SO2 peut également entraîner des effets respiratoires chez les animaux.
- Actions visant à minimiser les risques pour la santé animale : Afin de réduire l'exposition par ingestion, assurez la propreté de l'eau et de la nourriture. Les agriculteurs peuvent vouloir protéger les aliments exposés en les recouvrant. Les agriculteurs et les propriétaires d'animaux de compagnie doivent surveiller la santé de leurs animaux, notamment en ce qui concerne les problèmes oculaires, dentaires, gastro-intestinaux et/ou respiratoires. Les agriculteurs et les éleveurs peuvent consulter un vétérinaire pour obtenir des aliments complémentaires ou des minéraux pour le bétail, ou pour toute autre assistance, si nécessaire. Si possible, envisagez de déplacer les animaux vers une zone non touchée.
Dommages aux infrastructures
- Les émissions volcaniques et les pluies acides peuvent rapidement corroder les métaux, notamment les infrastructures agricoles, les bâtiments et les services publics. Dans certains cas, il peut être possible de substituer des matériaux plus résistants.
Les informations fournies dans cette brochure sont basées sur une série de directives émises par des universitaires et des organismes de santé et de réglementation.
Agency for Toxic Substances and Disease Registry (USA), Toxic substances web portal for hydrogen sulfide (CAS#:7783-060-4); sulfur dioxide (CAS#:7446-09-5), hydrogen fluoride (CAS#:7664-39-3) and hydrogen chloride (CAS#:7647-01-0), 2018.
California Environmental Protection Agency, Office of Environmental Health Hazard Assessment (USA). Evidence on the developmental and reproductive toxicity of sulfur dioxide SO2 factsheet. 2011.
College of Tropical Agriculture and Human Resources, University of Hawaii. Volcanic Emissions website. 2018.
Hansell, A., Oppenheimer, C. (2004) Heath Hazards from Volcanic Gases: A Systematic Literature Review. Archives of Environmental Health, 59(12), 628-639.
Kullman, G. J., Jones, W. G., Cornwell, R. J. & Parker, J. E. (1994) 'Characterization of Air Contaminants Formed by the Interaction of Lava and Sea-Water', Environmental Health Perspectives,102(5), 478-482.
Occupational Safety and Health Administration (USA) Hydrogen Sulfide hazards website, 2018.
National Fluoridation Information Service (New Zealand) Dental fluorosis – is it more than an aesthetic concern? NFIS Advisory, 2014.
National Research Council of the National Academies (USA). Acute exposure guideline levels for selected airborne chemicals. Volume 8. Chapter 9: Sulfur dioxide, 2010.
U.S. National Institute of Health, National Library of Medicine. Carbon dioxide haz-map, 2020.
World Health Organization, Air quality guidelines for particulate matter, ozone, nitrogen oxide and sulfur dioxide: global update 2005: summary of risk assessment. ISBN 92 890 2192 6, 2005.
World Health Organization, Review of evidence on health aspects of air pollution – REVIHAAP Project report, 2013.
Pour plus d'informations, veuillez consulter les sites suivants :
Dangers et protection des cendres volcaniques : www.ivhhn.org/pamphlets.html; https://volcanoes.usgs.gov/volcanic_ash/
Gaz volcaniques : http://www.ivhhn.org/information/information-different-volcanic-gases
Exemple de niveaux de SO2 à code couleur étant spécifiques à un volcan et actions recommandées : http://www.hiso2index.info/assets/FinalSO2Exposurelevels.pdf
Les informations contenues dans cette brochure ont été rédigées par Bernadette Longo (Université du Nevada, États-Unis), Tamar Elias (U.S. Geological Survey) et Claire J. Horwell (Université de Durham, Royaume-Uni) et ont été examinées par un groupe d'experts : Fatima Vivieros (Université des Açores, Portugal) ; Peter Baxter (Université de Cambridge, Royaume-Uni) ; Yasuhiro Ishimine (Université de Kagoshima, Japon) ; Carol Stewart (Université Massey, Nouvelle-Zélande) ; Evgenia Ilyinskaya (Université de Leeds, Royaume-Uni) ; Þórólfur Guðnason (Direction de la santé, Islande) ; et David Damby et ses collègues (U.S. Geological Survey). Merci à Pierre Yves Tournigand pour les illustrations. Merci également à Ariane Loisel (Université de Durham, Royaume-Uni) et Florence Fontaine (Réunion des Musées Régionaux, France) pour la traduction française. Ce texte a été modifié pour la dernière fois le 12 Avril 2021.